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La fatigue visuelle, qu’est-ce que c’est ?

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Comme trois français sur quatre, vous êtes peut-être sujet à la fatigue visuelle(1). Plusieurs raisons l’expliquent : notre mode de vie de plus en plus connecté, notre environnement de travail, un trouble visuel non décelé(2) ou encore des lunettes qui ne sont plus adaptées.

Contrairement aux idées reçues, la surconsommation des écrans n’est pas la seule cause responsable de fatigue visuelle. C’est une situation qui peut favoriser et amplifier l’apparition des symptômes. La fatigue visuelle n’est pas une maladie mais plutôt un signal d’alerte sur l’existence de problèmes plus profonds qui peuvent s’associer entre eux comme : un défaut visuel non ou mal corrigé, un manque d’alignement des deux yeux, une sécheresse oculaire.

Bien comprendre les facteurs de la fatigue visuelle

Les causes principales

Un trouble de la vue non décelé ou une correction non optimale

La fatigue visuelle peut provenir d’un trouble visuel qui n’a pas été détecté et qui n’est donc pas corrigé. C’est généralement le cas pour les myopes, hypermétropes et astigmates ou les jeunes presbytes(3) .

Pour les personnes portant déjà des verres de lunettes, il est possible que la vue évolue légèrement. De ce fait, les verres n’apportent plus la correction adéquate. Dans ce cas, les yeux corrigés vont travailler inutilement et une fatigue va s’installer

Un trouble oculomoteur, ou défaut d’alignement des deux yeux

Les muscles oculomoteurs sont les petits muscles entourant les yeux, qui leur permettent de bouger et de tourner. Chacun de nos yeux possède 6 muscles pour diriger notre regard. Il peut arriver que nos muscles soient fatigués, faibles ou encore qu’ils présentent une paralysie constante ou intermittente. Dans ces cas là, les yeux vont rencontrer des difficultés à converger (pour lire) et même à effectuer d’autres mouvements. Cela peut entrainer des douleurs (maux de tête) ainsi qu’une vision trouble voire double(4).

Votre ophtalmologiste sera en mesure de détecter ce défaut, et pourra vous rediriger ensuite vers un ou une orthoptiste qui entreprendra une rééducation pour améliorer le travail des 6 muscles qui entourent chacun de vos yeux, permettant ainsi de restaurer leur alignement.

Une sécheresse oculaire

  • « Yeux qui piquent » ?
  • « Irritations » ?
  • « Sensation d’œil sec » ?

Ces symptômes surviennent lorsque la sécrétion lacrymale est insuffisante, c’est-à-dire que l’on ne produit pas suffisamment de larmes, mais aussi que les larmes produites ne sont pas assez épaisses et s’évaporent trop vite. La sécheresse oculaire est une maladie des larmes et de la surface oculaire dont les causes sont multiples. Elle se traduit par des symptômes de gêne, de perturbation visuelle comme une sensation de grains de sable dans les yeux, picotements, de paupières collées au réveil, … Elle s’accompagne aussi d’une inflammation de la surface oculaire (œil rouge)(5). Tous ces symptômes peuvent être bien entendu assimilés à de la fatigue visuelle.

La répartition des larmes sur l’œil se fait naturellement chaque fois que vous clignez des yeux. Or, le clignement des yeux est fortement réduit lorsque l’on se trouve devant un écran : c’est pour cette raison que les larmes vont avoir tendance à s’évaporer et ne pourront plus hydrater correctement la surface de l’œil.

Si vous ressentez ces symptômes, prenez rendez-vous chez votre ophtalmologiste. Il pourra alors évaluer l’importance de votre sécheresse oculaire. Il pourra vous prescrire des gouttes appelées « larmes artificielles » et des exercices à réaliser chez vous. Un traitement plus profond pourra être envisagé si cela ne suffit pas à vous soulager.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Même les personnes qui possèdent une « vision parfaite » peuvent ressentir des symptômes de fatigue visuelle(6)

Les contextes favorisant la fatigue visuelle

Une longue concentration sur ordinateur

Lorsque l’on regarde quelque chose de près de façon prolongée, nous sursollicitons les muscles des yeux(7). On appelle cela l’accommodation. Comme notre œil n’est pas conçu pour accommoder durant des heures, cela entraîne des troubles du système visuel comme une difficulté à voir net en fin de journée.

De plus, un travail prolongé sur ordinateur perturbe notre clignement. Habituellement, nos yeux clignent entre 15 et 20 fois par minute.(8) Cela permet la formation d’un film lacrymal (les larmes) de façon continue protégeant la surface de l’œil. Lorsque nous travaillons sur l’ordinateur, cette fréquence de clignement diminue(4), ce qui peut assécher la surface des yeux. C’est ce qui provoque alors cette sensation inconfortable d’œil sec à la fin de la journée : sensation de grains de sable dans les yeux, picotements, etc.

L’éclairage

Il faut savoir que la luminosité de notre environnement de travail a un rôle important sur notre système visuel. Un éclairage trop fort, insuffisant ou mal réparti peut être l’un des facteurs de fatigue visuelle(9).

La climatisation

Travailler en milieu climatisé peut accentuer l’impression d’œil sec et donc expliquer « les yeux qui piquent » en fin de journée(10).

Notre posture

Le fait de se tenir courbé, notre distance de lecture sur l’ordinateur ou encore l’inclinaison de notre écran sont des facteurs qui contribuent à la fatigue ressentie(11) en fin de journée.

Et la lumière bleue* dans tout ça ?

La lumière bleue*, émise principalement par le soleil, mais aussi par un grand nombre de sources lumineuses artificielles LED* et les outils digitaux, peut être l’un des facteurs contribuant à l’apparition de la fatigue visuelle(12). La nature « déstructurée » du spectre de ces sources lumineuses peut effectivement créer chez certains, une sensation d’éblouissement ou d’inconfort. * Lampes LED blanches froides en particulier

(1) Ipsos – Quantitative consumer research Digital devices users: behaviors and needs covering 4,000 respondents (US, France, Brazil, China), April 2014. (2) Visual fatigue and micro fluctuation of Accommodation, Marino Menozzi, Céline Carimalo PDV n°55, p.27 Autumn 2006 (3) F. Cail, S. Salsi. La fatigue visuelle. (Rapport de recherche) Notes scientifiques et techniques de l’INRS 92. (4) MEYER J.J., REY P., KOROL S., GRAMONI R. –
La fatigue oculaire engendrée par le travail sur écran de visualisation. Médecine sociale et préventive, 1978, 23, pp. 295-296. (5) Bron AJ, de Paiva CS, Chauhan S,
Bonini S, Gabison EE, Jain S, et al. TFOS DEWS II pathophysiology report. Ocul Surf 2017;15 (6) T. Bourcier, C. Viboud, J.C. Cohen, et al.Effects of air pollution and climatic conditions on the frequency of ophthalmological emergency examinations. Br J Ophthalmol, 87 (2003), pp. 809-811. (7) R. Elias and F. Cail. Le Travail Humain. Vol. 46, No. 1, L’exploration visuelle dans le travail (1983), pp. 81-92.
(8) Abelson MB, Ousler GW III, Nally LA et coll. Alternative reference values for tear – Adv Exp Med Biol 2002. (9) L Gosselin. La fatigue visuelle – Le Médecin du
Québec, volume 38, numéro 5, mai 2003. (10) F. Squinazi, I. Lanfranconi, A.M. Giard – Confort et santé dans les bâtiments climatisés. Doc Med Travail, 52 (1994),
pp. 341-352. (11) SCHLEIFER L.M., SAUTER S.L., SMITH R.J., KNUTSON S. – Ergonomie predictors of visual system complaints in VDT data entry work. Behaviour and
Information technology, 1990, 9, pp. 273-282. (12) EYESTRAIN Origin & solutions www.pointsdevue.com : Collection of articles – 2005 to 2017
(*)La lumière bleue se situe entre 380 et 500 nm (La lumière bleu-violet se situe entre 400 et 455 nm comme indiqué par la norme ISO TR 20772:2018.)